Bill Kaulitz : « Nous sommes plus vieux, mais ce n'est pas pour autant que nous sommes plus adultes ! »
Le groupe Tokio Hotel se produire à Moscou le 10 mars, avec un nouveau concert pour la promotion d'HUMANOID. Les disputes à propos du genre de musique que joue « Toki » (C'est un surnom désignant le groupe utilisé par les Russes.) – emo, ou pop normale – ont pris fin depuis longtemps. Aujourd'hui, personne ne se demande pourquoi le chanteur du groupe, Bill Kaulitz, ressemble à un cyborg maquillé. Les Tokio Hotel ont prouvé leur statut de célébrités, qui sont autorisées à tout faire. Ou pas ? C'est ce que nous avons essayé de découvrir en parlant avec Bill Kaulitz.
Elle Girl : Sur votre album HUMANOID, vous sonnez très adultes, comme un groupe de rockeurs de 30 ans.
Bill : Pour être honnête, cet album est parti dans une direction différente que celle que nous avions prévue au commencement. Nous avons décidé de regarder ce qui arriverait si chaque membre du groupe jouait de la manière qu'il voulait. Nous voulions essayer des choses avec les instruments. Résultat : nous avons obtenu un nouveau son. C'est arrivé accidentellement.
Il y a un synthé dans beaucoup de vos nouvelles chansons. Vous avez été inspirés par la musique des années 80 ?
Bill : En fait, nous écoutons tous des genres de musique différents. Mais quand nous nous asseyons en studio, en principe, nous n'écoutons rien en dehors de nos productions. Nous nous sommes aussi concentrés sur nous-mêmes, et ce que nous voulions effectuer, c'est pourquoi il n'y a aucune influence sur notre album. Nous avons essayé de découvrir comment rendre le son de notre groupe plus intense, nous comme beaucoup testé en studio, et tout est venu de là.
C'est votre deuxième album anglais.
Bill : Oui, mais il y a une distinction. Nous avons sorti Humanoid en deux versions : une anglaise, et l'autre allemande. Et à partir de maintenant, tous nos albums sortiront de cette manière.
Personnellement, vous préférez chanter en allemand ou en anglais ?
Bill : L'anglais et l'allemand sont tous les deux essentiels à nos vies. Je ne peux pas séparer ces deux langues. Quand nous étions en tournée aux Etats-Unis, nous chantions la plupart de nos chansons en anglais, mais nos fans voulaient écouter comment nous chantions en allemand. Nous avons chanté, et ensuite, tout le monde nous accompagnait, vous imaginez ?!
Le Scorpions aussi étaient populaire en Amérique, un moment...
Bill (rires) : Les Scorpions sont une légende vivante. Et nous ne jouons pas dans la même catégorie.
Que pensez-vous de Rammstein ?
Bill : Je peux dire la même chose d'eux. Ils donnent des concerts incroyables. Mais leur musique est différente.
Que ressentez-vous quand vous écoutez vos premières chansons ?
Bill : Je trouve que ma voix a changé. Elle est devenue plus profonde. Nous sommes devenus plus vieux, mais cela ne veut pas dire que nous sommes plus adultes !
Vous vous considérez vous-mêmes, et vos collègues, comme des hardrockeurs ?
Bill : Je ne comprends pas ce que vous voulez dire. (rires) Quand nous sommes en tournée, nous ne buvons pas d'alcool. En plus, bien dormir est très important pour nous. Mais quand nous faisons la fête, alors c'est vraiment hardcore, et nous apprécions tout ce que le rock'n'roll peut nous donner !
Il y a ces paroles dans la chanson World Behind My Wall : « One day I will be ready to go, see the world behind my wall. » (Un jour, je serai prêt à partir, à voir le monde derrière mon mur.) C'est assez intriguant...
Bill : Cette chanson est très privée. Ce n'est pas à propos du fait que je me sente comme dans une prison, mais à propos des murs qui nous entourent en permanence. C'est ce qui nous est arrivé durant ces cinq dernières années.
C'est un des inconvénients de la célébrité ? Si vous faites un pas dehors, vous êtes immédiatement envahis par une foule, non ?
Bill : Oui, c'est tout à fait ça. Nous voulons tellement avoir l'occasion de sortir juste pour marcher dans les rues, pour voir le monde autour. Avant, quand nous étions en tournée dans les autres pays, nous pouvions nous autoriser des petites balades dans gardes du corps. Maintenant, c'est impossible. Mais nous aimons quand les gens écoutent notre musique. La célébrité est pour nous une vraie drogue.
Que feriez-vous si vous n'étiez pas devenus musiciens ?
Bill : Nous serions des musiciens inconnus (rires). Nous jouerions dans des clubs différents, pour 25 centimes. Et bien sûr, nous tournerions quelques films pornos pour gagner de l'argent !
Pourquoi précisément des films pornos ? Vous avez déjà reçu une offre pour jouer dans un tel film ?
Bill : Non. C'est une blague. Personne ne m'offrirait jamais de rôle dans un film porno, parce que ma participation à un tel film est impossible.
En parlant de films. J'ai entendu qu'un film sur Tokio Hotel allait être tourné. C'est vrai ?
Bill : Nous avons reçu quelques offres pour jouer un film sur la vie du groupe. Je respecte les acteurs, mais chacun devrait faire son propre truc. Les musiciens ne devraient pas devenir acteurs, et vice-versa. Les gens ne devraient pas mélanger ces deux professions. Mais d'un autre côté : ne jamais dire « jamais ». Donc, si un jour, on me propose un bon rôle, qui sait...
Que pensent les membres de votre groupe du fait que toute l'attention du public et des médias soit concentrée sur vous ?
Bill : Ca n'a jamais été une source de conflits. Même maintenant, alors que l'attention sur ma personnalité est en constante évolution. Et ça, c'est aussi parce que je suis le seul à figurer sur la pochette de notre nouvel album. On peut sûrement être confus. Mais cela ne peut pas nous déranger, en tant que musiciens. Chaque groupe a son propre leader. Et ça s'est passé ainsi, le leader de Tokio Hotel, c'est moi !