Bill : Eh bien, pour moi, jouer un concert en live, ce n'est pas seulement avoir une guitare, un ampli, être sur scène et jouer pendant une heure et demie... Ça représente pleins d'autres choses... pour moi, c'est vraiment un spectacle, et nous voulons faire un vrai concert, qui correspond à l'album... un peu comme une ville, « Humanoid City », et tout ça. Pour ça, quand j'ai appris que Dsquared² voulait bien travailler avec nous, j'étais tellement excité ! Les tenues pour la tournée... et c'est vraiment génial, que deux créateurs aient dessiné cela... c'est tellement extraordinaire. Pour moi, c'est un rêve devenu réalité... plus que pour les autres. Pour moi, c'est comme... comme si je le vivais, ça m'appartient... ça signifie tellement pour moi, de porter de tels vêtements, et de chanter devant le public. A mes yeux, c'est le concert parfait.
C'est comme une liberté personnelle pour vous de porter de telles tenues ?
Bill : Absolument... si d'autres personnes avaient leur mot à dire, je n'aurais sûrement pas pu porter ces tenues, si Tom même avait son mot à dire, je ne porterais pas tout ça... mais bien sûr, je suis à l'aise, je me sens bien sur scène comme ça, c'est ainsi ! Vous ne pouvez pas faire plaisir à tout le monde tous les jours.
Tom : La chose qui est bien, dans notre groupe, c'est que nous vivons comme ça vient. Georg ressemble à un con, ça a toujours été comme ça... mais nous ne nous prenons pas la tête.
Bill : On ne devrait pas tout prendre au sérieux. Il y a des choses qui reviennent encore et toujours, tous les ans, et qui apparaissent toujours à un certain moment... quand il n'y a rien d'autre à dire... et quand ils n'ont rien à raconter sur les autres... et, à vrai dire, il faut se détendre, passer au dessus. Nous ne faisons pas attention à la plupart de ces choses... Tous les jours, il y a des milliers d'articles sur nous, dans différents pays, pas seulement en Allemagne... donc il faut se détendre, et ne pas prendre tout ça au sérieux.
Tom : Bien sûr, c'est arrivé très rapidement, et durant ces cinq dernières années, nous n'avons pas pu faire la fête avec nos amis, ou rencontrer des gens facilement... mais ce n'est pas comme ça, heureusement... surtout pour Bill et moi, tout est arrivé si tôt. Nous avons vécu beaucoup plus de choses que tous les autres gens de notre âge, en moyenne. Nous avons vécu tout cela à 14/15 ans... Et à ce moment, ce n'était pas si cool... surtout pour nos parents... mais maintenant, nous sommes tellement heureux. Parce que maintenant, nous n'avons plus la chance [de vivre une vie normale]. Ainsi... bien sûr, on a manqué quelque chose... la normalité, et tout ça, mais d'un autre côté, pendant les cinq dernières années, nous avons eu la chance d'expérimenter des tas de choses que les gens normaux ne peuvent pas vivre...
Bill : On ne peut pas tout avoir... Si on fait quelque chose, alors on rate autre chose, c'est comme ça que ça se passe, partout. Il faut faire des sacrifices. Et si les gens pensent que... oui, on fait des concerts géniaux, donc nous avons plein d'argent et tout est super, alors ils se trompent, ce n'est pas la réalité... C'est vraiment différent de ce qu'ils pensant. Et qu'on veuille vivre une telle vie ou non, il faut faire des tas de sacrifices.
Tom : Eh bien... ça a sûrement déjà été écrit dans quelques journaux... je ne sais pas du tout ! Un jour, j'en parlerai dans ma biographie (rires), oui, oui...
Bill : Non, en fait... Tom et moi avions des amis plus âgés que nous. Ils pouvaient conduire, étaient un peu plus vieux, et nous les avons suivis dans certaines choses que les gens plus âgés font...
Quand est-ce que vous êtes allés acheter de la nourriture pour la dernière fois ? Que vous avez fait quelque chose de normal ?
Tom : Oh, voilà un bon exemple... comme acheter de la nourriture, une vie privée normale... ce sont des choses qui nous manquent évidemment beaucoup. Lorsque nous avons commencé à avoir du succès, nous n'avions pas trop besoin [d'acheter nos trucs], parce que nos mères faisaient déjà tout pour nous... Nous aurions peut-être dû le faire nous-mêmes, mais nous ne pouvions pas. C'est quelque chose que nous n'avons jamais fait. Je peux me souvenir qu'un jour, nous avons fait un arrêt, sommes sortis de nos bus, et que nous avons fait une petite virée dans un supermarché aux Etats-Unis, mais avec toute notre équipe, et de nuit, quand il n'y avait personne. C'est ainsi que nous achetons notre nourriture... mais aller normalement dans un supermarché, chercher nos yaourts favoris... nous ne connaissons pas ça.
Bill : Surtout à l'école...
Tom : Nous avions encore plus de problèmes là-bas ! (rires)
Bill : Oui, encore plus... l'école fut le pire... c'est la pire période de ma vie... et je suis tellement content que ce soit fini ! Je n'aurais plus jamais à entrer dans un tel bâtiment. Pour moi, il n'y rien de pire... J'ai un problème avec l'autorité. Je bloque dès que les gens veulent me dire ce que je dois faire... et c'est comme ça que ça se passe à l'école. Je ne pouvais pas... nous ne pouvions pas supporter ça, tous les deux. Avec ça... nous avons quelques problèmes, avec les professeurs, et bien sûr, avec d'autres personnes encore. Et je suis si content, enfin, nous sommes tous contents que ce soit désormais fini ! Je ne ferai jamais partie de ces gens qui se disent : 'Ok, en y repensant, l'école, ce n'était pas si mauvais...'
Tom : Eh bien, je comprends en fait ce que ces gens veulent dire... parce qu'après l'école, il y a encore d'autres problèmes qui surviennent, mais à cet âge, à l'adolescence, les problèmes sont presque aussi important que ceux que l'on peut rencontrer ensuite.
Bill : Tout à fait.
Tom : Ils sont différents... et quand on est adulte, on pense que les problèmes sont maintenant beaucoup plus importants. Mais je sais que, lorsque j'étais adolescent, l'école était mon plus gros souci. C'est la pire chose.
Vous aviez des problèmes avec les professeurs seulement, ou alors avec d'autres élèves également ?
Bill : Avec tout le monde, je crois... Tous les gens qui étaient là-bas... bien sûr, il y avait des bagarres, et des gens que l'on n'aimait pas, tout comme les professeurs... imaginez, des bagarres avec les professeurs... (rires)
Peut-il y avoir des disputes entre vous, quand vous vous trouvez dans une petite pièce ?
Bill : Eh bien... nous essayons de rendre la pièce aussi confortable que possible, dans ce cas. Nous avons deux bus pour le groupe, juste pour nous. Georg et Gustav en partagent un, et Tom et moi sommes dans l'autre. Chacun a sa propre chambre, dans laquelle on peut s'enfermer seul, si on veut.
Tom : En fait, les gens surestiment un peu tout ça... nous passons la plupart de notre temps dans les salles de concert. On entre dans la salle vers 11h00, en fin de matinée, et on la quitte vers 1h00 du matin. Ensuite, on retourne dans le bus, et on s'endort.
Bill : Il y a des jours où nous passons plus de temps dans le bus.
Tom : Oui, il y a des fois où nous passons trois jours dans le bus... donc ça devient un peu ennuyeux, dans un espace si petit... mais à vrai dire, le bus n'est fait que pour que nous y passions nos nuits, ou que nous y regardions un DVD... la plupart du temps, nous sommes dans les salles de concert.
Bill : Tom et moi ne pourrions sûrement jamais retourner sur cette île, parce que... de gros connards de photographes nous ont pris en photo (Tom applaudit). Donc vous voyez, c'est très difficile pour nous... on va à l'autre bout du monde, et néanmoins, des idiots essaient de se faire de l'argent sur notre dos. Mais on doit s'habituer à ces choses, et les accepter... Mais comme vous le voyez, j'ai beaucoup de mal à accepter cela. C'est difficile... on ne s'habitue pas si facilement... nous essayons d'avoir notre propre espace privé... mais qu'importe, Tom et moi avons passé des vacances détendues.
Ce ne serait pas plus facile pour nous de vivre aux États-Unis, par exemple ?
Bill : Eh bien... je pense, bien sûr, que ce serait plus facile pour nous... mais nous pourrions aussi déménager en province, là où personne n'habite, et où il n'y que deux maisons tous les 1000 kilomètres... mais la question est : est-ce qu'on y serait heureux ? En Allemagne se trouvent nos familles... c'est notre maison, c'est ici que nous parlons allemand, c'est notre pays natal. C'est ici que nous nous sentons vraiment chez nous. Et même si ce pays est difficile pour nous, nous ne pourrions pas le quitter comme ça... Peut-être pendant six moi, mais quitter l'Allemagne pour le restant de mes jours, je ne pourrais pas me l'imaginer. Nous avons tous grandi ici.
Bill : Ce que nous faisons n'a rien à voir avec la fin d'une journée de travail. Nous ne fermons pas juste nos ordinateurs, pour ensuite quitter le bureau, et dire : 'Ok, maintenant, j'ai mon temps libre'. Non, c'est dans la tête, tous les jours, on y pense... c'est notre vie, ce n'est jamais fini...
Tom : Cela veut dire que tout ce que nous essayons de faire à titre personnel doit avoir un rapport avec le groupe...